Piqure de rappel


Salut à vous, enfin parti septembre! Pas trop tôt, d’ailleurs j’envisage de lancer une pétition visant à le rayer du calendrier; c’est fou ce qu’il peut me filer le blues et me saper mon énergie ce mois de merde! Je cherche toujours un mois de remplacement même si pour le moment j’ai choisi, tenez-vous bien : « Août bis » vachement stylé hein! Si vous avez des idées ou des suggestions n’hésitez pas à envoyer un mail, un tweet, ou un message sur Google+ ou sur l’autre là, le site à la con qui va bientôt atteindre le milliard de membres. El7arrag se fera un plaisir de le transmettre. Aujourd’hui nous parlerons de plusieurs choses mais nous ferons court, nous n’avons pas que ça à foutre non plus. Alors sans plus tarder allons y.

Chadli

Il est parti le Chadli comme je suis triste… Cela ne se sent pas vraiment je sais, mais je suis déchiré de douleur et mes yeux n’arrêtent pas de couler, c’est ça ou alors c’est à cause des oignons que j’ai dû éplucher pour que ma mère arrête sa sempiternelle rengaine qui veut que je suis un gros fainéant qui ne sert à rien et qui ne l’aide pas du tout; il faut toujours qu’elle exagère ma mère, surtout que je l’aide beaucoup… enfin, à ma manière quoi. Pour en revenir à notre cher disparu que je n’ai pas eu le loisir de connaitre, car à l’époque mes pensées et préoccupations se résumaient à manger et à faire chier mes parents. Pour connaitre le défunt disais-je, je vous invite à visiter sa page Wiki ou à le googler, vous ne pouvez pas le rater.

Ce que je retiens de Chadli? Pas grand-chose si ce n’est ce que tout le monde en dit, il nous a foutu dans la merde, et il était très drôle, enfin même si c’était pas toujours intentionnel. Par exemple quand il affirme que si un pays n’a pas de problème ce n’est pas un pays, et que deux minutes plus tard il annonce que Hamdoullah, l’Algérie n’a pas de problèmes, c’est pas un boute-en-train ça? Franchement je vous le demande. Enfin moi je suis pas tout à fait en désaccord avec le fait que l’Algérie ne soit pas un pays… enfin elle l’est dans le sens conventionnel du terme mais il lui manque quelques petits trucs qui font qu’un pays peut se targuer d’être un pays, ouais bon, je me comprends passons. Il y a aussi une phrase qui m’a beaucoup plu dans le wiki de tonton Chadli : « son accession à la magistrature suprême est décidée par un conclave militaire ». Eh bin elle est belle la RADP tiens…

Ce que je vais dire peut vous paraître méchant mais je trouve qu’il est temps qu’ils y passent les vieux d’la vieille qui n’en finissent plus de vieillir et de faire chier, il faut nous laisser tranquilles maintenant messieurs les tortionnai révolutionnaires, on aimerait bien avancer quand même. L’indépendance c’était il y a 50 ans et on commence à être un peu à court d’éloges et de moyens pour vous rendre hommage, et puis hein il faut pas se voiler la face, on commence un peu à s’en foutre aussi, surtout les plus jeunes.

Gouvernement 3.0

Après avoir évoqué le Chadli, paix à son âme, revenons en 2012. Nous avons, comme vous le savez surement, un nouveau gouvernement, avec à sa tête un certain Abdelmalek Sellal. Le mec est présenté comme un homme neutre de tout parti politique, un exploit quand on sait que l’adhésion au FLN est quasi obligatoire quand on veut faire de la politique. C’est ça ou alors être un proche très proche d’Abdelaziz, Ah mais oui c’est ça! Il est proche de notre Brizidene! Toujours est-il qu’il a été présenté comme un « technocrate » qui a à son actif le nouveau plan d’aménagement des eaux pour les grandes villes ou un truc du genre ne me demandez pas plus de détails allez chercher sur le net, toujours est-il que grâce à lui on a l’eau… courante? Non, bin non, elle vient pendant quelques heures et repart discrètement sur la pointe des gouttes. Bin on lui doit quoi? Bin euh voilà quoi…

Je n’ai pas non plus compris pourquoi ce monsieur à l’aspect au demeurant fort sympathique a été présenté comme un « technocrate », c’est quoi ça? Et ça change quoi pour nous? Ou c’est pour dire que c’est pas un militaire? Toujours est-il que je suis allé chercher mon dico qui m’a répondu ceci : « Technocrate: Expert technique qui détient le pouvoir. Note : Souvent péjoratif, les technocrates tendant à faire prévaloir les aspects techniques d’un problème sur les considérations sociales et humaines. » Expert technique donc… mais en quoi? En « prime ministerie »? En tout cas si le mec est à ce point technique je l’imagine aisément dans son ministère en train de potasser la « Manuel anti-immolation » et « le Chômage pour les nuls ».

Le mec dès son installation part en croisade contre la saleté et l’anarchie… un premier ministre qui joue la ménagère? Sellal technicien de surface? Toujours est-il que ça peut pas nous faire de mal, quoique je trouve exagéré qu’un premier ministre s’occupe de ce genre de cas, je pensais qu’on avait des maires, chefs dairas, walis, ou ministres à la limite pour traiter de ces choses-là, mais de là à voir le premier ministre en personne s’en occuper!!! On devrait se sentir vraiment flattés… ou alors outrés d’être pris pour des cons.

Zoheïr Aït Mouhoub Yacine Zaid et tous les autres

Car pendant que le technocrate s’occupe de récurer les sols salopés par les mouvements de protestation, l’Algérie continue de faire n’importe quoi… de réprimer, de tremper dans les magouilles et d’entretenir l’opacité, sous l’œil bienveillant de l’occident qui a bien trop d’intérêt ici pour daigner dénoncer quoi que ce soit. Et nous pendant ce temps-là on pédale dans la semoule et on se noie dans la merde que des années de laisser aller ont fait monter à un niveau non-négligeable. Heureusement que des gens comme Ait Mouhoub et comme Zaid, pour ne citer que ceux-là s’insurgent contre les vrais ennemis de la nation et du peuple, ceux qui magouillent et trafiquent, ceux qui restent dans l’ombre à tirer les ficelles du pouvoir et qui se partagent le pays entre eux, pensant que c’est leur dû et que le peuple n’est là que pour faire joli, une bande de figurants en somme, qu’on tolère plus que l’on ne sert et qu’on méprise au point de lui faire croire qu’on peut ni faire mieux ni autrement et qu’ils devraient au contraire être honorés et heureux d’être citoyens algériens. Mais malheureusement ces gens-là sont souvent écroués, bafoués dans leur honneur et dans leur droit, on leur colle des étiquettes de criminel, de fouteur de merde, de mangeurs de bébés et de tueurs de phoques. Et hélas les gens de ce genre ne changent pas grand-chose à l’affaire, 24 ans après octobre 88 nous constatons que les gens demandent toujours la même chose: l’ouverture démocratique, et une vie moins chère c’est dire si les choses ont changé…

PS: pour plus de lecture sur Yacine Zaid voilà des liens c’est cadeau : http://www.tsa-algerie.com/divers/l-arrestation-de-yacine-zaid-est-un-coup-bien-calcule_22388.html?utm_source=twitterfeed&utm_medium=twitter

Echourouk, Annaba et moi : Liaisons dangereuses!


Awal jarida fel watan!

Prends garde. Ça va barder. J’ai tellement la haine que ça peut partir en sucette.

Je peux aujourd’hui affirmer que la lecture s7ourienne d’Echourouk me donne la gerbe. C’est drôle, j’ai l’impression que c’est une espèce de test pavlovien que je reproduis exclusivement pendant Ramadan. Certainement le concours d’une alimentation bouleversée et du désir sensationnaliste d’Echourouk d’embraser les âmes crédules et de gâcher le peu de paix dont on dispose en ce mois de baraka. Les habitués du blog, pour peu qu’il en existe, connaissent la relation passionnelle que j’entretiens avec mon quotidien favori. Qu’on me jette la première pierre si je le raille, j’aime ce périodique. Et le déteste avec folie.

Qu’est ce que je lui trouve? Tout d’abord, l’attention apportée au site web est inégalable. La navigation est fluide et ergonomique. Les billets sont généralement facile à lire et la présentation reste sobre mais soignée. La section commentaires est riche en interaction. Les contributions, bien qu’elles manquent souvent de justesse, sont d’une probante authenticité et représentent un échantillon-témoin relativement fiable mais d’une valeur documentaire précieuse. Enfin, la réactivité de la rédaction et du partage de l’information est totalement supérieure à celle des autres quotidiens présents sur internet. 

Tout cela est bien beau, mais qu’en est-il du fond? Précisément, ce sont les sujets des articles et l’induction des auteurs qui parfois me révulsent. Les idéologies personnelles sont à peine voilées. l’objectivité est fréquemment mise à mal. Les médias ne sont pas des entités apolitiques mais de puissants outils de pouvoir. Je le sais. Toutefois, tous devraient partager un certain respect de la déontologie. Avec Echourouk, elle est couramment bafouée. Avant hier encore, en une consultation j’ai failli m’étouffer au mesfouf trois fois.

خمور ورقص ماجن في ليالي رمضان بالملاهي الجزائرية

J’ai rarement lu un prêche moralisateur aussi infecte. Ce papier frôle l’indécence et la diffamation. On y traite de la condition des bars à Annaba pendant ramadan. Je connais très bien ma ville et spécialement les endroits cités dans l’article. Ce qu’il y est dit est sans fondement. Avant d’analyser ce bout de brûlot, je voulais en savoir plus sur l’auteur. Mais il est difficile de trouver de l’information sur Missiou « أحمد زقاري« , qui à en croire les papiers qu’il signe est obnubilé par les scandales de moeurs. Que l’on y parle de prostitution ou de lieux de loisirs, ce monsieur à la rectitude exemplaire affectionne curieusement ces sujets. D’ailleurs, je me demande si l’honnêteté intellectuelle de Missiou Ahmed l’a poussé à se déplacer sur les lieux concernés. On connait le soucis de droiture professionnelle qui anime les journalistes d’Echourouk. On note la consistance du travail journalistique : aucun nom ni enseigne ne sont mentionnés. On ne sait rien de la suspecte photo signée  « ح.م » et qui signifierait حقوق محفوظة . Est ce que missiou Ahmed se serait risqué en territoire hostile après salate tarawi7, pour prendre la photo de ce club fantôme que personne ne connait en ville? Auquel cas, son courage équivaut son exploit. À côté, les reporters à Damas se tapent un séjour à Disney World.

Wow! La boule à facettes de la mort qui tue du club fantôme d’Annaba où personne n’est jamais allé puisque c’est un club fantôme! Prochain prix Pulitzer. Baina.

Première nouvelle! Annaba serait Las Vegas. Ville de débauche et capitale des boîtes de nuits malfamées. Le comble, c’est que j’y ai habité plus de vingt ans et je n’étais pas au courant. Mais arrêtons nous un moment sur la proposition suivante: « Boite de nuit =3oulbat leile ». Vraiment?! Traduction littérale?! Et on voudrait me faire croire que cet article est sérieux? Ceci n’est pas un détail. La présentation, l’orthographe, le style, la syntaxe sont des éléments cruciaux quand on rédige un article. On n’épilogue pas sur la dissertation de ta petite soeur de dix ans, il s’agit du supposément premier quotidien du pays! En ce sens, je ne donnerai pas beaucoup de crédit à un journaliste capable de tant de vulgarité.

Revenons à la teneur de l’information. Les bars à Annaba, incluant ceux des hôtels se comptent sur les deux mains. Il n’y a aucune « 3oulbat leile ». À ma connaissance, Il existe trois cabarets dans toute la ville. Si Missiou Ahmed pense aux deux trois bistrots de la plage Réfas Zehouane (Ex-Toche), je ris doucement. Je crois qu’ils ont toujours existé. Ce petit coin là est tellement tranquille qu’on pourrait y faire une veillée sans problème. Les bars à Annaba se font tellement petits que personne ne les remarque. Ils doivent uniquement faire affaire avec leur clientèle habituelle. 

Maintenant, je me permets de parler au nom d’une frange de la jeunesse de Annaba. Nous tenons à être clairs, ces bars puent le vieux, on s’y fait chier comme des rats morts et je ne connais sincèrement aucun jeune qui y va. Quoi qu’il en soit, je ne vois pas en quoi cela perturberait le jeûne de Missiou Ahmed. Pour finir, à Annaba, nous sommes bien plus sophistiqués que ça. Merci de ne plus remettre en doute notre bon goût. 

Sur un aspect plus pratique, peut-on savoir où Missiou Ahmed compte mettre tout ce beau monde ? A-t-il pensé à ça? Préfère-t-il que les clients boivent leur vinasse dehors, dans les rues? Fermons les bars. La belle idée. Sait-il que les gens qui les fréquentent sont loin de rouler sur l’or? Contrairement aux idées reçues, les riches sirotent leur Bourbon sur leurs terrasses privées. Pense-t-il vraiment que cela ne créera pas de désordre ni de risques pour les citoyens? Fermer les bars pour encourager les beuveries sur les places publiques, dans les cages d’escaliers des cités, à la plage? Fermons les bars. La belle affaire. Les bars ont une fonction. Ils permettent la régulation de la consommation d’alcool et offrent aux citoyens, comme toi et moi la possibilité de boire dans des conditions d’hygiène, de contrôle et de sécurité. C’est ce qu’on appelle Enidaam. Quoi? Interdire l’alcool carrément? Hein? Emprisonner ou se débarrasser des récalcitrants? C’est donc ça votre dessein Missiou Ahmed? Semer la discorde. Le beau projet.

Sur des considération plus intellectuelles, qui touchent à la conception et à l’organisation de la cité, wesh dakhlek si quelqu’un veut boire pendant le ramadan? Wesh dakhlek si quelqu’un veut boire en tout temps? Wesh dakhlek si quelqu’un n’observe pas le jeûne? Chkoune enta pour imposer aux gens de pareilles sentences? Par quelle juridiction veut-on interférer dans les choix de vie des citoyens? Dans les commentaires sur l’article, une inconnue se contentait de répondre aux personnes qui ne partageaient pas l’avis de Missiou Ahmed par : « Nous ne sommes pas laïques ». Assurément, mais nous ne sommes pas wahabbites non plus! L’Algérie n’est ni le Qatar, ni l’Arabie Saoudite, ni l’Europe. C’est une république qui assure à tout algérien un certain nombre de libertés individuelles, dont celui de culte. La Constitution mentionne l’islam comme religion du peuple, mais tolère les minorités. Elle est d’ailleurs absolument floue et le vide juridique subsiste. Et tant qu’il existe, aucun illuminé ne viendra le remplir avec ses lubies.

Abominations que fait faire Echourouk aux plus douces créatures.

Non mais on croit rêver! Voilà maintenant que l’Egypte est rentrée dans les faveurs d’Echourouk. La bonne blague. Il y a deux ans, on y déversait un fiel immonde sur Masr, aujourd’hui elle redevient un exemple à suivre. Elle redevient Oum Dounya. Qu’en est-il de la Turquie, 9oudwa 7asana que les barbus évoquent en toute occasion? Les turcs qui vivent dans un pays laïque, il est bon de le rappeler, ne penseraient pas un instant à une telle initiative. Un non sens.   

Ce qui reste sombre avec Echourouk, c’est l’identité de ses pères propriétaires. Les rumeurs le disent proche des cercles du pouvoir militaire. Mais Echourouk est surtout à l’image de notre société : totalement brouillon, il est souvent contradictoire et déconcertant. Il a tendance à traîner avec ses pages un prosélytisme nauséabond, un jugement sévère et réprobateur, une morale agressive et inquisitrice, et cette mixture visqueuse atteint le lecteur d’une manière insidieuse mais dérangeante, comme le ferait une fièvre maligne. Clairement nationaliste, il se réjouit que telle personnalité soit algérienne. Il tolère la différence pour les algériens de la diaspora, il peut même leurs excuser le fait d’être non pratiquants ou non musulmans. Je les vois mal critiquer Zinedine Zidane parce qu’il est non pratiquant ou Carl Medjani parce qu’il s’est barbouillé les bras d’encre. Pour ceux nés et établis au pays, toute remise en question de la religion est une hérésie qui vaut la répudiation. Confrontation Intérieur/Extérieur. Hiérarchisation entre ceux du dehors et ceux de dedans. Huh, ce schéma ne nous est pas inconnu.

Tantôt quotidien, tantôt magazine sportif ou tabloïd, on ne sait pas vraiment la nature d’Echourouk. Il n’est surement pas généraliste, le foot à lui seul accapare plus d’espace que la politique ou l’économie. Populiste et chauvin, il surfe sur la tendance de la saison. La Coupe d’Afrique des Nations. L’Équipe Nationale. La crise algéro-égyptienne. Les conflits politiques chez nos voisins. Le but est de te vendre les sujets qui te transportent. On y préfère adresser tes émotions que d’en appeler à ta raison et à ta faculté de discernement. La fin n’est pas de faire réfléchir mais de faire réagir quitte à attiser les esprits, provoquer ou blesser. Connaître l’identité de la fiancée de Ryad Boudebouz ou la raison de la brouille entre Amel Wahbi et Fella 3bebsaa devient aussi important que la guerre en Syrie. À la fin de l’édition, cette soupe indigeste laisse peu de place à l’excellence professionnelle que requiert la noble mission d’informer et d’éclairer ses concitoyens.  

Revue éclair


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En ce mercredi de veille de weekend (mon weekend) le premier président algérien post indépendance s’en est allé vers des cieux plus cléments… ou pas! C’est selon. Oui bon vous pourrez lire ça partout sur le net, ça fera l’actualité quelque temps avec les législatives qui n’en finissent plus et avec des partis qui n’ont pour l’instant aucun programme bien défini et concret. Législatives faites de coups bas et d’échauffourées, de phrases toutes faites et de tentatives de récupération des jeunes à tout va. Vous ai-je déjà exhorté à aller voter? Si oui oubliez ce que j’ai dit, sinon tant mieux. El7arrag n’appréciera pas trop mais bon…

Revenons à notre Ben Bella national, ou plutôt naturalisé, le gars étant Marocain de père et de mère. Moujahed ayant activement participé à la libération du pays, il a réussi quelques coups d’éclat qui lui ont valu une solide réputation, réputation consolidée par une certaine roublardise et un bagout efficace : « ettbal3ite » ça le connaissait. Feu Ben Bella avait cependant une fâcheuse tendance à trop tirer la couverture vers lui. Le 1er novembre 1954? C’est lui. Le casse de la poste de l’Oranie de l’époque? C’est lui de A à Z. Le printemps arabe? C’est lui! Non j’exagère. Enfin vous avez capté le principe. En apprenant sa mort je me suis rappelé que, hélas, l’histoire algérienne post-indépendance reste obscure et opaque. Les survivants ont jugé bon d’écrire leur parcours comme ils s’en rappelaient: enjolivant par ci, dramatisant par là, bech ta7la! Ils n’ont pas jugé utile de continuer leurs chroniques, et puis de toute façons pourquoi faire? Vive l’Algérie! Vive l’indépendance! Il faut avoir confiance en ceux qui ont tout fait pour bouter l’ennemi hors de nos terres! Il faut aduler ceux qui, armes à la main, se sont frayés un chemin vers le pouvoir avançant à grands coups de rafales, trébuchant quelquefois sur un sol baignant dans le sang des civils, dans celui des innocents et dans celui de leurs propres frères algériens, qui n’ont eu pour seul crime qu’une simple et légitime divergence d’opinion. La guerre est sale, la course au pouvoir l’est encore plus… Bon je m’étale, on en étions-nous? Ah oui Ben Bella, un grand footeux parait-il, un homme aux ambitions gouvernementales certaines mais cependant copiées sur le voisin égyptien, un brin mégalo, et concentré à récolter la gloire avant d’avoir semé quoique ce soit, le coup d’état ne se fera pas trop attendre mais entre temps il a eu l’opportunité d’éloigner et de condamner à mort Mohamed Boudiaf, on se demande pourquoi tiens…

Pour en revenir à ma première impression, après avoir appris « la triste nouvelle », (c’est parait-il ce qu’on doit dire pour ce genre d’évènements) elle fut quelque peu bizarre je dois le reconnaitre, je me suis dit : putain il doit en rester vachement des Moujahdines! On n’est pas prêts d’en finir avec cette histoire. Imaginez qu’ils vivent tous 96 ans!!  On a pas fini de faire chier.

Pour revenir à des sujets moins à même de m’attirer les foudres des lecteurs (chose dont je me contre fous qu’on se le dise)  parlons un peu des législatives. Pas grand chose à dire si ce n’est qu’on nous ressert les mêmes discours sur l’importance du vote et du devoir sacré de mettre un papier sur les quarante quatre (44 listes à Annaba) dans l’urne, on en ressort ragaillardi et plein d’espoir, on se dit putain j’ai contribué à la reconstruction de mon pays! On se sent fort on se sent beau et deux mois après on se sent … con. Plus sérieusement, il n’y a rien qui justifie que j’aille personnellement aux urnes en Mai, aucun programme, aucune solution concrète, et une farandole de promesses génériques. Sinon le quotidien législatif est animé par les guerres intestines du FLN: les fossiles du gouvernement se rentrent allègrement dans le lard et ne se font pas de cadeaux, c’est beau la famille FLN, et c’est digne des Borgias…

En cadeau bonus, un article lu sur DNA qui décrit un islamisme « rampant » qui se love de plus en plus autour du pays. Bon maintenant, à chacun sa façon de voir les choses, il y en a qui crieront à la paranoïa, aux vils accusations et à la théorie du complot tandis que d’autres trouveront ça pertinent et digne d’intérêt, et vous?

PS: JOYEUX ANNIVERSAIRE À EL7ARRAG! Un quart de siècle c’est un cap important il faut fêter ça dignement! J’espère avoir de tes news, j’espère aussi que ta vie sera longue et ce, histoire de te faire chier encore longtemps ya wej echhar!!!

Freestyle du 29 février


Bonjour à vous

En cette journée intercalaire qu’est le 29 février je vous salue!

Jour spécial qui ne vient qu’une fois tous les 4 ans et dont tout le monde se contre fout, sauf bien sur pour les personnes nées en ce jour et qui, j’imagine, doivent le savourer avec délectation. Parmi les célébrités venues au monde en cette date atypique citons Cheb Khaled, qui doit avoir dans les 13 ans en cette année d’apocalypse Maya. Le King entre de plein pied dans l’âge ingrat, ce qui explique bien des déclarations et une façon de penser assez particulière. Non mais ça va on peut rigoler un peu non? J’ai beaucoup de respect pour l’artiste, multi instrumentiste, et grand adepte du « Peace & Love » devant l’éternel.

Vous vous demandez peut être la raison de ce billet?  Eh bien il n’y en a aucune, juste une envie de vous écrire que je ne m’explique pas moi-même. À l’heure où mes doigts pianotent allègrement sur le clavier je n’ai aucune idée du prochain mot que je vais écrire, là maintenant tout de suite, je vais vous lister l’ensemble des idées qui tournent dans ma tête :

–          les inondations d’El Tarf qui seront traitées par el 7arrag prochainement, du moins je l’espère.

–          Les législatives, prévues pour mai, ce qui me rappelle que je dois me faire une carte de vote, quoique le dernier délai est, parait-il, dépassé depuis maintenant une semaine. Ce qui me fait penser que je dois vous demander des informations à ce sujet:  y a-t-il eu prolongement dudit délai? Pour qui comptez-vous voter? Compter vous voter? Le temps faisant son petit bonhomme de chemin nous en saurons davantage concernant les programmes des partis, leurs objectifs, leurs intentions etc…

–          Ce qui me fait aussi penser aux barbus qui ont décidé de faire front uni, et nous ont donné droit à un remake d’octobre 88. Simple manif légitime en cette période placée sous le sceau de la protestation? Réels motifs d’inquiétude? Le temps, qui continue à faire son petit bonhomme de chemin nous le dira.

–          Une autre bizarrerie bien différente de celle du 29ème jour du mois, et qui tend à devenir commune à Annaba: l’accaparement de n’importe quel bout de trottoir libre, par absolument n’importe qui, pourvu que le « n’importe qui » ait une marchandise à écouler. Quel ne fut pas ma surprise de voir dans mon quartier un vendeur… de meubles à la sauvette… non non je suis sain d’esprit, enfin je veux dire que je n’ai pas d’hallucinations… pas encore… je m’explique : en allant travailler ce matin je vois à l’entrée de la cité un camion s’arrêter, deux gars ouvrir la benne et en faire descendre deux salons en simili cuir et aux pieds en plastique, un blanc et un marron/grenat, le tout installé en pleine rue, le tout joliment agrémenté d’un joli pickup Mazda ou « 404 Bachi » (il est dur pour moi de faire la différence) qui vendait des oranges. 100% véridique je l’ai vu de mes yeux! En tout cas on peut souligner la cohabitation pacifique de ces marchands de pacotille… en même temps je ne vois pas en quoi un vendeur d’oranges peut se sentir menacé par un vendeur de salon, les deux ne ciblant manifestement pas la même clientèle…

–          Ce qui m’amène à une autre question, la sempiternelle « que fait la police? » Notre ville manque de bleu et ses rues grouillent d’individus véreux (vous me pardonnerez cette rime facile à coté de laquelle je n’ai pas pu passer).

–          La précédente question me fait rappeler notre wali, Mohamed El-Ghazi, gentiment proposé au service de notre ville après avoir été dégagé par les habitants de Chlef, et qui dit-on, est venu passer un « dernier ptchi mandat » avant de prendre sa retraite. Étant pote avec Abdelaziz, il fallait bien lui donner une ville coquette mais assez méprisée par le gouvernement pour mériter d’être salopée tout comme l’a été Chlef durant son mandat. Pardonnez-moi je m’égare, je disais donc que  la question qui se posait était de savoir ce que fait la wali de ses journées, car il n’a pas l’air de s’émouvoir outre mesure des problèmes de logement, de sécurité, de transports etc… de sa wilaya.

–          L’université algérienne… parce que franchement c’est de la merde. Grelotter en salles de cours, se faire haranguer à tout va par des profs, plus soucieux du respect du volume horaire assuré, que de leur programme, étudier dans des classes sans électricité, sans chauffage, aux fenêtres cassées et aux néons carbonisés. Eh bien en plus de tout ça on n’a toujours pas de carte d’étudiants… ça va être gai tiens si jamais les gendarmes viennent choper quelqu’un pour le service militaire, va leur expliquer que c’est pas ta faute, que c’est l’administration universitaire qui est en cause. Surtout qu’un militaire c’est bien connu, c’est compréhensif et intelligent, ça comprend du premier coup et ça se plie en quatre pour le citoyen.

–          L’argent du citoyen, grâce auquel le militaire, précédemment mentionné, peut profiter des nombreux services proposés par sa mère patrie « militarophile ». Services que le citoyen, lui, paye rubis sur ongle… L’argent des vignettes qu’on paye pour avoir des routes cratérisées, l’argent du pétrole qui sert à …   bon « fill in the gaps » je sais pas à quoi servent les milliards du pétrole, on nous l’a jamais vraiment dit de manière claire. L’argent de l’informel et des grosses fortunes qu’on ne taxe pas, alors qu’on n’est nullement gênés de piocher dans mon semblant de SMIG. En bref l’argent et l’usage qu’en fait le gouvernement algérien.

–          L’idée du « live-blogging », qui consiste à écrire en direct ce qu’on pense là tisuite afin de le publier.

–          L’idée que finalement, parler du live-blogging  n’est pas une bonne idée, ça ne vous aidera pas à croire que tout se passe pour le mieux dans ma tête…

Voilà, je peux continuer encore longtemps comme ça, mais je préfère faire autre chose. Vous avez pigé le concept je crois.

En dernier lieu je me dis que je vais faire du 29 février le jour du Freestyle, une fois tous les 4 ans, ça peut pas faire de mal.